L’Eurovision, ce n’est pas seulement trois heures de jupettes, de décolletés plongeants et d’ukrainiennes qui se dandinent sur de l’Eurodance kitsch. Bon, ne nous voilons pas la face, il y a beaucoup de cela…
Ô lecteur, si toi aussi tu aimes ce plaisir coupable qui te pousse à allumer une fois par an France 3 [Plus belle la vie sur Youtube ça ne compte pas ! Et puis ce n’était qu’une fois je me sentais seul et… et…], lis ces quelques lignes car, sous les paillettes, se trouve une réalité sombre, celle de l’Eurovision en tant que révélatrice des dynamiques sociales et géostratégiques de ce que l’on peut désormais appeler l’Europe de l’Eurovision, cette entité indescriptible qui fait que jamais auparavant un « thor like » islandais n’a été aussi proche d’un groupe de technofolk serbe. De facto, pour le meilleur et pour le pire, ce joyeux amalgame d’accents et de styles est un reflet musical des logiques qui transcendent le droit international. Oui juriste, je suis bien en train de te donner une raison pour prouver à tes amis que l’Eurovision mérite qu’on s’y intéresse (et accessoirement qu’on se tape des barres sur la prestation roumaine 2013) :
Le Concours Eurovision de la Chanson, car tel est son nom actuel, suit la logique du « faisons de la musique niaiseuse au lieu de nous entretuer », du moins l’idée que retiennent chaque année les commentateurs de France 3 quand ils ouvrent les festivités. Crée en 1956 par Marcel Bezençon, directeur de la société de télévision suisse, le « Grand prix Eurovision de la Chanson européenne » reprend le nom du réseau Eurovision géré par l’Union Européenne de Radiotélévision (UER). C’est à dire la plus grande association professionnelle de radiodiffuseurs nationaux dans le monde avec 75 membres actifs dans 56 pays d’Europe, d’Afrique du Nord et du Proche-Orient, et 45 membres associés dans 25 pays d’autres régions du monde. Le Concours est quant à lui ouvert à tous les membres actifs de l’Union, c’est pourquoi des Etats qui ne sont pas géographiquement parlant en Europe peuvent y participer, d’où la présence régulière de représentants israéliens et la possibilité aux jordaniens, tunisiens, égyptiens ou algériens de venir se trémousser en public. Et quel public, l’audience potentielle du réseau Eurovision est d’un milliard de téléspectateurs ! Ouais, lecteur, je t’entends déjà ricaner quand on sait qu’en France l’audience de France 3 est de 13.9% pour 2.7 millions de téléspectateurs, mais sache qu’en Suède, pays organisateur cette année, c’est 50% de la population qui mate régulièrement la quarantaine de « Helllooooo … diz iz … kollingue », l’événement y est plus populaire que les jeux olympiques ! Et comme les mecs de l’UER ne sont pas des flans, l’Eurovision est désormais diffusée en Australie, Nouvelle Zélande et Etats Unis. Dans tout les cas, c’est au minimum 125 millions de personnes qui regardent le Concours par an.
Du coup, oui, tu lis bien, l’Eurovision est chapeautée par une ONG indexée comme telle dans la catégorie de programme Communication Information et Informatiques (CII) sur le site de l’UNESCO avec laquelle elle coopère étroitement. Elle est en Relations formelles de consultations, c’est à dire qu’elle est « en mesure de fournir à l’UNESCO des avis qualifiés sur les questions dans sa compétence et de contribuer à l’exécution du programme ». Par extension, de manière un peu capilo-tractée (extensions – tiré par les cheveux, blague vaseuse, tout ça tout ça…) et avec un peu de fantaisie, on peut le dire, l’Eurovision joue un certain rôle dans l’environnement crée par l’ONU.
C’est pourquoi, maintenant je vais t’expliquer comment cette demoiselle …
… va régler la question de la guerre dans le monde. Non, en fait c’est une blague, le papa de Raoul ne m’a laissé que cinq - six pages (et de toute manière je vais faire plus long) pour cet article, donc ça va être chaud… Par contre je peux te parler de comment l’Eurovision s’inscrit dans l’évolution de la société internationale à travers les valeurs qu’elle véhicule et les travers dont elle a du mal à s’affranchir.
Tout d’abord, l’Eurovision c’est la preuve annuelle de la mondialisation du monde moderne. Il faut donc l’envisager comme un plaidoyer pour la globalité et l’effacement des frontières aussi bien formelles que culturelles.
Ainsi, on se souviendra de la participation espagnole 2013 pour trois faits marquants : la robe jaune poussin de la chanteuse, sa poitrine généreuse qui ne bouge pas alors qu’elle sautille et surtout l’introduction de la « chanson » par une cornemuse d’Ecosse dont on sait qu’elle n’est pas ce que l’on peut qualifier d’instrument national espagnol… Sache aussi, cher lecteur, que je fais la différence entre une Grande cornemuse d’Ecosse et une Xemeria mallorcaise! Ce qui compte c’est que l’Eurovision est globalisante, elle permet à une Canadienne de chanter au nom de la Suisse, (Céline si tu nous écoutes…), c’est d’ailleurs un sport national au Luxembourg qui a gagné cinq fois le concours en allant faire son mercato à l’étranger. Il n’y a pas d’obligation de nationalité ! On est donc aux antipodes des grands évènements sportifs durant lesquels on attribue parfois la nationalité de manière précipitée à des sportifs pour qu’ils puissent représenter un pays avec lequel ils n’ont qu’un vague lien. Non, cette hypocrisie n’existe pas à l’Eurovision, celle-ci a trouvé bien mieux !
Commençons par le début, le seul espoir pour une nation de s’imposer c’est de chanter en anglais, langue véhiculaire contemporaine. Non, sérieux le hongrois c’est sympa comme langue mais ça expose le chanteur à la moquerie du Petit journal de Canal + (pour info, c’est le second qui nous intéresse, je parlerai du premier plus tard…).
Cette règle semble devenir immuable au fil des années malgré quelques tentatives marquantes de pallier ce principe. Ainsi, la participante norvégienne a tenté en 1995, 24 mots et deux gémissements dans sa langue natale suivi de 2min30 de violon. Plus récemment, en 2003, le groupe belge Urban Trad a expérimenté une langue imaginaire dans sa chanson Sanomi, évitant ainsi de faire un choix parmi les langues officielles en Belgique (c’est sur qu’entre la flamand et le français ils étaient de toute manière condamnés !). La même année, un groupe polonais, dont je me suis promis de ne plus jamais citer le nom, a essayé de se démarquer par la couleur des cheveux du chanteur et par l’approche multilingue, chantant en allemand, polonais et russe. C’était d’ailleurs un choix stratégique à peine voilé au regard du vote régional (dont on parlera plus loin). La question se pose de savoir à quand l’Esperanto ?
Dans tout les cas, l’Eurovision est, à l’image d’une certaine vision du monde « occidentalisé », de plus en plus homogène. Elle est donc regardée sur des télévisions d’une des cinq ou six grandes marques disponibles de par le monde et les votes sont fait par sms envoyés d’un smartphone intégrant un des deux principaux systèmes d’exploitation qui se partagent le marché de la téléphonie. Tout cela, au profit d’une chanson type intégrant une voix féminine et/ou une voix masculine sur un bit accrocheur d’électro-pop gratifié de touches de dubstep. Sauf les omnis (objets musicaux non identifiés) comme le gang des mamies russes de 2012 ou encore les finlandais vaguement flippants de 2006 avec leur mélodieux « Hard Rock Hallelujah » (en moyenne un par concours).
Mais ne nous trompons pas, homogénéité musicale ne veut pas dire platitude du message bien au contraire ! Alors qu’en théorie le règlement interdit tout message à caractère politique, il devient évident que la réalité est tout autre. Pour le meilleur comme pour le pire.
Ainsi, depuis les années 70, des messages sont plus ou moins subtilement insérés dans les prestations. Quelques exemples les plus marquants (merci le Monde) :
Au service de la paix, bien sur, en ce sens les chanteurs font la promotion de l’article 1er de la Charte des Nations Unies.
En 1982, le concours est organisé par la Grande Bretagne, en pleine guerre des Malouines, la concurrente espagnole esquisse quelques pas de Tango, dance nationale argentine.
En 2000, le groupe israélien Ping Pong brandit des drapeaux israéliens et syriens tout en s’embrassant sur la bouche. Le message est clair.
En 2013, la candidate russe prononce entre autre les paroles « What if we choose to burry our guns ». Rien d’incroyable en soi, mais si on prend le temps de regarder le clip officiel, on se rend vite compte de quoi il s’agit. Une russe, qui chante que ce serait cool de déposer les armes, le tout dans un théâtre blindé de monde, ce n’est pas anodin. En tout cas moi ça me fait penser aux événements de la prise d’otage du théâtre de la Doubrovka de Moscou en 2002 et en règle générale à la question tchétchène.
De même, l’Eurovision c’est l’occasion de passer un message de politique relatif au contexte du moment. Ainsi, ces fameux polonais de 2003 chantaient « Keine Grenzen – Zadnych Granic », c’est à dire « aucune frontière ». Ils auraient très bien pu appeler la chanson « Ze plombier polonais iz comming » ça aurait été pareil, le parlement européen venait d’accepter l’adhésion de la Pologne à l’UE un mois auparavant.
Enfin, l’Eurovision c’est traditionnellement une tribune où on prône la modernité des mœurs et où souvent un doigt majeur est fièrement brandi contre les mouvements d’intolérance de par le monde. Les organisateurs suédois ne se sont donc pas privés en 2013 de souligner que leur pays est en pointe en ce qui concerne l’ouverture d’esprit, prêtres femmes, mariage pour tous, abolition des logiques de soumission de la femme, etc. Mais c’est un peu ce qu’on attend de la part des suédois. Par contre l’intérêt de l’Eurovision c’est qu’elle donne une voix à des artistes provenant de pays dont on sait qu’ils ne sont pas forcément ouverts aux changements dans les mœurs ainsi :
En 1998, la chanteuse israélienne Dana international, gagne l’eurovision malgré la colère des juifs orthodoxes dans son pays. Sa particularité ? Jusqu’en 1993 elle aurait pu concourir sous le nom Dan international. 1998 Marque donc un espoir de tolérance pour les Trans de part le monde.
La différence sexuelle est d’ailleurs un sujet qui revient régulièrement dans le cadre de l’Eurovision, on peut donc se limiter à quelques exemples de l’édition de 2013. Prenons la finlandaise dont la chanson, « Marry me » se termine par un bisou lesbien.
Plus subtil et sujet à interprétations, la prestation de l’azéri Farid Mammadov, dont la chanson « Hold me » et surtout sa chorégraphie représente de l’avis de certains un plaidoyer contre la double vie secrète que doivent mener les gays et lesbiens en Azerbaïdjan, coincés entre leur façade présentée à la société et leur double véritable enfermé dans une prison au plus profond d’eux-mêmes (on peut aussi le voir comme un mec qui ne se rend pas compte que son copain est la tête en bas enfermé dans une urne en plexiglas).
A l’inverse, certaines chansons transmettent des messages assez troubles pour ne pas dire un peu limites. A ce sujet, il faut soulever le cas français de 2013 dont l’interprète Amandine Bourgeois chante : « mon cou porte encore ta griffe » (…) « regarde bien derrière, ce sera moi » (…) « regarde bien derrière, je vais te faire l’enfer », dans le meilleur des cas c’est une incitation à la vengeance autoroutière. Dans le pire, c’est le remake en chanson des faits de l’affaire CEDH K.A et A.D c. Belgique du 6 juillet 2005. La preuve en images.
Le problème c’est que derrière les façades et les paillettes, l’Eurovision souffre de tout les travers des relations internationales modernes. Ainsi, les Etats sont techniquement égaux face au vote. Le principe est simple, chaque Etat dispose strictement du même nombre de points à attribuer aux chansons « qui le méritent le plus ». En ce sens, l’Eurovision se comporte comme les Nations Unies qui, en vertu de l’article 2§1 de la Charte, « est fondée sur le principe de l’égalité souveraine de tous ses membres ». Et pourtant, comme dans le cadre des Nations Unies, un certain nombre d’Etats jouissent d’un statut particulier. Ainsi, ce que l’on appelle les « big 5 », c’est à dire cinq Etats qui, du fait de leur participation financière au Concours, sont automatiquement qualifiés à la finale (sans passer par l’étape des demi-finales). Bon, la comparaison avec le Conseil de sécurité s’arrête là, je ne suis pas de ceux qui comparent la communauté de l’anneau à une organisation internationale, faut pas abuser (rhoooooo…).
Plus sérieusement, comme le droit international qui a du mal à s’affranchir de considérations purement politiques, quitte à broder du juridique autour, l’Eurovision est transcendée par des « incidents » récurrents qui font d’elle la parfaite vitrine de la géostratégie mondiale.
En 1969, l’Autriche se retire du Concours organisé à Madrid pour protester contre le régime de Franco en Espagne. Dans les années 1974-1976, à la suite de l’invasion de Chypre par la Turquie, la Grèce se retire de l’édition 1975 (date de la première participation turque), inversement, la Turquie refusera de diffuser la chanson grecque de 1976. Dans le même registre, en 1978, la Jordanie suspend la diffusion du concours pendant la chanson israélienne. Plus encore, cette même année Israël est sacré vainqueur, pas pour les Jordaniens qui coupent la diffusion et qui annoncent le jour d’après que les vainqueurs sont les Belges (arrivés second), merci la télévision d’Etat. Mais je ne vais pas jeter la pierre, dans un premier temps ma maman pensait que les Beatles étaient hongrois, propagande de l’Est oblige. En 2005 le nouveau règlement édicté par l’UER obligera tout les Etats à diffuser la totalité du show sous peine de disqualification, ce qui poussera le Liban à se retirer.
Les changements de frontières influent grandement sur l’Eurovision, ainsi, en 2004, 2005 et 2006, non sans problèmes internes la Serbie et le Monténégro concourent ensemble sous une même bannière. A la suite du référendum mettant fin à l’Union qui liait les deux Etats, le Concours 2007 verra les deux Etats présenter leurs propres candidats.
Plus récemment, l’Arménie s’est retirée du Concours 2012 organisé à Baku en Azerbaïdjan, et encore, je commence par 2012 car c’est ce qui a de plus simple entre les deux pays ! En effet les deux Etats sont dans un conflit larvé depuis 1991 et la sécession du Haut Karabakh, République autoproclamée de Transcaucasie majoritairement peuplée d’Arméniens mais techniquement sur le territoire azerbaidjanais. Bien que les hostilités militaires soient finies depuis 1994, les deux Etats continuent à s’envoyer des bouses au visage dans le cadre de l’Eurovision. Par exemple, lors de l’édition 2009 du concours, après la première demi-finale, la délégation azerbaïdjanaise s’est plainte officiellement auprès des organisateurs russes et de l’UER. La carte postale (ce petit moment de propagande qui fait rêver sur l’Etat qui va chanter) introduisant l’Arménie montrait un monument nommé Nous sommes nos montagnes, représentant les têtes géantes stylisées d’un couple de paysans. Or ce monument est situé au Haut-Karabakh. C’est un peu comme les chinois qui mettent dans leurs nouveaux passeports une carte de la Chine avec les îles Diaoyou-Senkaku pour emmerder les japonais, on adore.
Une photo du monument en question :
Ah non, m***, ça c’est Puyol et Pique, désolé … Donc voici le monument en question :
Bref, le monument fut retiré de la carte postale lors de la finale. Mais la télévision arménienne rappliqua au moment du vote (vous savez c’est quand on est en duplex avec les capitales et les représentants prononcent la phrase incontournable « and twelve points goes to… »), la porte-parole de l’Arménie était filmée avec cette chose comme fond, et comme si cela ne suffisait pas, le papier sur lequel étaient inscrits les résultats du vote de ce pays était aussi ornementés d’un imprimé représentant le monument.
Mais c’est pas fini ! Après la finale, l’Arménie a accusé l’Azerbaïdjan d’avoir manipulé le vote en sa défaveur en présentant un faux numéro de téléphone pour que les téléspectateurs ne puissent pas voter (c’est moche). Une enquête fut diligentée par l’UER, non seulement il s’est avéré que c’était vrai, mais en plus l’UER a mis en lumière le fait qu’une vingtaine de personnes avaient quand même réussi à voter pour l’Arménie (malgré le faux numéro LOL) mais avaient été ensuite arrêtées par la Sreté nationale et interrogées pour acte antipatriotique. Bref, t’es dans ton salon ton smartphone à la main et tu veux voter pour Nabila et là, le GIGN débarque… c’est scand… heu… Non, en fait cela s’inscrit parfaitement dans l’optique d’un Etat de droit respectueux de son ordre public.
Un autre rapprochement avec la dynamique des relations internationales se trouve dans ce mouvement de régionalisme du droit international. On retrouve ce phénomène au moment du vote à l’Eurovision. C’est ce que certains appellent le « vote régional » ou les « alliances géographiques ». Le principe est plutôt simple : vote pour ton voisin et ton voisin te le rendra… ou pas. Depuis un certain nombre d’années on s’aperçoit que les Etats ne votent plus que par rapport à leur rapprochement géographique, culturel et politique.
Et là, je dois ouvrir une parenthèse, j’ai décidé d’écrire ces quelques pages sur un délire que je traine depuis quelques années. Je suis doctorant et je sais que les sujets que l’on choisit sont parfois farfelus et nous exposent à l’incompréhension de la plèbe. Mais là, en me documentant j’ai découvert des types qui étudient la question du vote à l’Eurovision depuis dix ans. Au moins une demi-douzaine d’articles ont été publiés sur le sujet dans des revues scientifiques. Tout d’un coup, je me sens moins seul.
Pour revenir donc à notre sujet principal, je en reprendrai donc que très brièvement la question du vote régional. A ce sujet voici un graphique que j’ai pillé dans la doctrine que j’ai trouvé et qui s’insère particulièrement bien dans mes propos précédents.
Quelques remarques intéressantes : le vote est donc en grande partie tributaire des rapports de voisinage qu’il y a entre les Etats, mais aussi des minorités vivant dans les Etats participant. C’est ainsi que l’Allemagne vote très souvent en faveur de la Turquie, du fait de la minorité turque sur le territoire fédéral.
Ces tendances sont confirmées par les votes de la dernière édition. Ainsi, la chanteuse danoise, gagnante de cette édition a récolté un haut score (7 pts) de la part de la Norvège alors que celle-ci avait a bénéficié du maximum (12 pts) de la part du Danemark. Idem, la Suède à attribué le second plus haut score (10 pts) au Danemark et le plus haut score (12 pts) à la Norvège tout en recevant le maximum de la Norvège et le troisième plus haut score (8 pts) du Danemark. Je ne rentre pas plus dans le détail, un tableau des scores est disponible ici (et pour plus de compréhension sur la dynamique des votes un article de Jean-François Gleyze est disponible ici).
Comme je le disais, l’Eurovision n’est pas un événement politisé.
Jarod « Eclat du Printemps » Sakay